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LA CONNAISSANCE DE L'ENFANT ET DE L'ADOLESCENT - PAGE 2

 

SOMMAIRE

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Le développement de l’enfant et de l’adolescent :

Introduction…

Voici quelques repères du développement cognitif et psychoaffectif de l'enfant. Le développement de l'intelligence avec une référence aux travaux de J. Piaget. Nous verrons les éléments essentiels à la compréhension du développement affectif de l'enfant, en nous appuyant sur les travaux de S. Freud, tout en tenant compte des enrichissements et des développements qui lui sont postérieurs. 

Objectif : comprendre le sens de certains comportements d'enfants qui peuvent parfois nous surprendre ou nous inquiéter. Le Directeur pourra se saisir des informations qui lui seront nécessaires suivant le cas de chaque enfant. Il constatera que l'évolution du développement de l'enfant est régie par différents stades, ou différentes étapes, que chercheurs et scientifiques mettent en relation, dans la plupart des cas avec l'âge de l'enfant. À la lecture de l'ensemble de ces travaux peuvent se dégager des normes.

Qu'en est-il d'un enfant qui montre un écart entre son développement et cette norme ?

 

Cette importante question nous amène à la question essentielle du normal et du pathologique

Nous savons que le développement de l'enfant se situe dans l'ensemble des interactions entre le patrimoine génétique et l'environnement, et que, plus on s'intéresse au développement de l'enfant sur le plan psychologique, plus l'influence de l'environnement et de l'expérience se révèle déterminante.

Les équipes pédagogiques des accueils collectifs de mineurs doivent retenir que plus on s'oriente dans le domaine du développement psychologique de l'enfant, plus on constate que son développement n'est pas linéaire.

Ainsi, sur le terrain, nous sommes très souvent amenés à constater que le développement d'un enfant, malgré les grandes constantes que nous exposerons, conserve son caractère singulier. Cette singularité est due aux différentes interactions et influences que nous avons précédemment citées.

Il est donc important qu'un animateur de centre de loisirs ou de séjour n'alarme pas, de manière trop hâtive une famille, constatant que leur enfant ne correspond pas exactement à l'évolution dite « normale » énoncée par rapport à cette norme.

Par exemple, nous verrons qu'entre un et trois ans l'enfant traverse ce que l'on nomme la période du « non ». C'est une étape importante d'affirmation de soi, difficile à vivre pour les adultes, mais décisive pour l'enfant. Il arrive qu'un enfant plus âgé adopte cette attitude d'opposition systématique envers l'adulte.

Ce comportement ne peut d'emblée être associé à l'anormalité. Cela peut simplement correspondre à un moment passager de régression dû à un problème lié à son environnement affectif, ou autre.

Quand le directeur doit-il conseiller aux parents de consulter un pédiatre ?

 

C'est lorsque le symptôme perdure et qu'il est associé à d'autres signes qui peuvent inquiéter. C’est le Directeur qui appréciera s'il convient de conseiller aux parents de consulter leur pédiatre, ou de faire appel à des professionnels de l'enfance.

 Si l'enfant est scolarisé, le Directeur peut se mettre en contact avec le psychologue du réseau d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (le Réseau d'aides spécialisées aux enfants en difficulté RASED). Lorsqu'un enfant a des problèmes avérés, ceux-ci se manifestent également à l'école et le psychologue scolaire, dans la plupart des cas, connaît l'enfant.

 Il n'est pas facile pour des parents d'entendre les difficultés ou les problèmes de leur enfant. Les entretiens avec la famille et l'enfant doivent se dérouler dans la plus grande discrétion.

 Échanger avec un spécialiste (on peut prendre conseil auprès du médecin de la protection maternelle infantile PMI de secteur)  peut être une aide considérable pour le directeur d’un accueil collectif de mineurs

 Lorsqu’un animateur est désemparé, face à des comportements violents, opposants ou autres, d'enfants, de préadolescents ou d'adolescents, le Directeur devra mettre ne place une aide de la part de ses pairs et être lui-même personne ressource. Dans tous les cas l'animateur d’accueils collectifs de mineurs, même s'il a de bonnes connaissances générales sur l'enfant et une bonne expérience de son métier, ne doit pas émettre à la famille un avis personnel sur l'éventuelle problématique psychologique de l'enfant. Le directeur devra également s’en garder et s’inscrire dans une démarche de conseils auprès de la famille.

 Aujourd'hui, il est très fréquent d'entendre des professionnels, exerçant dans le milieu de l'enfance, non spécialistes dans le domaine médical, poser un diagnostic d'ordre psychopathologique  (Hyperactif, dépressif, anorexique, boulimique, schizophrénie, mythomane…).

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Le développement cognitif de l'enfant : quelques repères sur son développement intellectuel :

Jean PIAGET

(1896-1980) psychologue et épistémologue, penseur et chercheur, accumula toute sa vie réflexions et observations. Guidé par A. BINET, il s'intéressa à la psychologie de l'enfant et plus particulièrement aux différentes phases de formation de l'intelligence. Il s'est surtout attaché à étudier l'aspect cognitif du développement de l'enfant. Il considérait l'aspect affectif comme une fonction énergétique nécessaire au développement mental, mais il l'a très peu abordé dans ses travaux.

Son originalité vient d'avoir situé la problématique de son étude dans le contexte d'une interaction constante entre le sujet et le monde extérieur. Il appréhende le développement de l'enfant comme une construction active.

Selon lui, l'intelligence est le moyen d'adaptation de l'individu à son milieu et la pensée naît de l'action.

Facteurs intervenant dans le développement de l'intelligence

 

Quatre séries de facteurs interviennent :

  • la maturation neurologique ;

  • l'exercice et l'expérience acquise dans l'action effectuée sur les objets ;

  • les interactions et les transmissions sociales ;

  • l'équilibration définie comme une autorégulation.

Ces étapes se succèdent dans le même ordre chez tous les enfants.

 

Le concept d'adaptation

Deux mécanismes complémentaires entrent en jeu dans le concept d'adaptation :

 

  • l'assimilation : l'individu intègre les données de l'expérience ;

  • l'accommodation : sous la pression du milieu et en fonction des données du milieu, la structure de l'individu se modifie et s'accommode.

 

Ainsi, l'état d'équilibre entre l'assimilation et l'accommodation définit le concept d'adaptation dont l'intelligence n'est qu'un cas particulier.

Par ailleurs, Piaget distingue un ensemble d'étapes appelées stades ou périodes dans le développement de l'intelligence.

 

La construction du développement mental

De par ses expériences successives, l'enfant va édifier l'ensemble de ses fonctions cognitives. Le développement mental apparaît comme une succession de quatre grandes constructions dans le temps :

  •  la période sensori-motrice : de la naissance à 2 ans ;

  • la période préopératoire : de 2 ans à 6-7 ans ;

  • la période des opérations concrètes : de 7 ans à 11-12 ans ;

  • la période des opérations formelles : de 11-12 ans à 16 ans.

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La période sensori-motrice : de la naissance à 2 ans

Première étape : jusqu'à 18 mois où l'enfant a besoin de la perception de l'objet :

Le nourrisson n'a pas de conscience de l'objet. Ce dernier est constitué, selon Piaget, de ce qu'il appelle des « tableaux sensoriels ». Ils peuvent apparaître et disparaître du champ de la perception du nouveau-né.

Au cours des premiers mois, les actions réflexes du bébé se transforment en fonction de son expérience. Il « assimile » les nouveaux stimuli à partir de son propre corps. Ces actions entraînent des réactions circulaires qui permettent, d'abord de constituer les habitudes puis, un peu plus tard, de permettre au bébé de porter ses actions vers les objets extérieurs.

À partir de 8-9 mois se constitue l'acte intelligent : l'enfant va pouvoir mettre en relation des choses entre elles ; et à partir de 11-12 mois, il va s'agir pour lui de découvrir des moyens nouveaux par expérimentation active.

Deuxième étape : de 18 mois à 24 mois

 

C'est la transition entre la période sensori-motrice et l'intelligence représentative. À partir de 18 mois l'enfant peut inventer, trouver des moyens nouveaux, plus seulement en touchant les objets extérieurs mais en intériorisant sa conduite. C'est une nouvelle période qui en annonce une autre, car cette intériorisation implique une représentation de l'objet.

Cette représentation va marquer le départ de la nouvelle période, celle de l'intelligence symbolique et préopératoire.

La période préopératoire : de 2 ans à 6-7 ans

Mise en place de la fonction symbolique :

 

L'enfant est capable de se représenter mentalement ce qu'il évoque. Il se détache de la perception immédiate. Il se montre capable de faire correspondre une image mentale à chaque objet et cette représentation lui permet de l'évoquer en son absence.

Piaget parle de la fonction symbolique comme étant cette capacité d'évocation. Le langage, le jeu symbolique, l'imitation différée, l'image mentale, le dessin vont permettre à l'enfant de développer sa capacité d'évoquer. Toutes ces conduites vont apparaître au courant de la deuxième année et la fonction symbolique va se développer. C'est grâce à cette fonction symbolique que la pensée va pouvoir se détacher de l'action. Le langage va jouer un rôle particulièrement important du fait de son élaboration sociale et qu'il contient tous les éléments au service de la pensée.

Cependant, l'enfant n'est pas encore capable d'organiser le monde en catégories logiques et générales. Il se le représente en éléments particuliers et individuels.

Par exemple : quand il pense le mot « chat », il n'évoque pas la classe générale des chats, mais « son chat » ou celui de son copain.

Le raisonnement :

Cette période se caractérise par quatre grands traits de raisonnement :

  • l'artificialisme : l'enfant pense que toutes les choses sont fabriquées par l'homme ou par une intervention divine ;

  • le réalisme : il matérialise les contenus de sa conscience qui sont considérés comme des objets ;

  • l'animisme : l'enfant a tendance à croire que les choses sont vivantes et capables d'intentions ;

  • le finalisme et la question du « Pourquoi » : l'enfant recherche la raison d'être de toutes choses et multiplie à cet âge la question du « pourquoi »…

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Comment répondre aux interrogations de l'enfant ?

 Il est préférable d'essayer de donner une réponse la plus exacte possible. La réponse est en fonction de l'âge de l'enfant. Si l'enfant est jeune votre réponse sera moins détaillée, moins approfondie que celle que vous ferez à un enfant plus âgé. L'enfant n'est d'ailleurs pas toujours prêt à entendre une explication très approfondie.

Par exemple : un enfant de 3 ans peut demander comment on fait les bébés. Il suffit à cet âge de lui répondre simplement qu'il a été fabriqué dans le ventre de sa maman. Lorsque l'enfant est plus âgé, on peut lui donner plus d'explications.

Mais attention de ne pas répondre de manière trop évasive sur des sujets importants comme la sexualité ou la maladie grave, car l'imagination de l'enfant peut générer de l'angoisse.

Il n'y a pas de recettes. Essayez d'être sincère dans vos réponses pour établir un lien de confiance avec l'enfant. Si vous ne savez pas répondre, dites-lui de demander à une autre personne, pour lui montrer que vous accordez de l'importance à sa question.

Ainsi, au cours de cette période, la pensée de l'enfant est encore égocentrique et intuitive. Sa pensée porte sur l'aspect perceptif des choses. (Partez donc de ce qu’il connaît, de ses représentations).

Cette période commence aux environs de 3 ans. Un enfant peut harceler l'adulte de questions sur tous les sujets : de l'actualité, la vie quotidienne, la sexualité, l'enfant voudrait bien tout comprendre. Elles peuvent mettre mal à l'aise car les enfants emploient parfois des termes que l'adulte lui-même n'oserait pas employer. Alors faut-il répondre à toutes les questions posées ? Que signifient ces « pourquoi » ?

Toutes ces interrogations sont normales et positives, elles signent le début de la vie sociale. L'enfant se sépare progressivement de sa mère et se tourne vers le monde extérieur. Il découvre le monde et son environnement.

 

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La période des opérations concrètes : de 7 à 11-12 ans :

La pensée de l'enfant devient de plus en plus mobile.

En s'appuyant sur des expériences et des manipulations concrètes, il va pouvoir accéder aux notions de réversibilité d'une opération, de conservation des mesures, des classements. La réversibilité de la pensée permet à l'enfant d'élaborer des opérations de classification et de sériation, il a la possibilité d'exercer ses actions en pensée ou intérieurement.

Il prend ainsi progressivement conscience de sa propre pensée et de celle des autres. Il peut accepter des points de vue et des sentiments différents.

La période des opérations formelles : de 11-12 ans à 16 ans :

On assiste à cette période à une transformation de la pensée, déjà préformée dans des structures très élémentaires de la période sensori-motrice.

L'adolescent peut, sans avoir besoin de s'appuyer sur des manipulations, raisonner abstraitement. Il parvient à se libérer du concret. On assiste à l'apparition de la pensée et du raisonnement formel.

L'adolescent devient capable de décider lui-même des expériences qu'il va faire, réfléchir et poser des hypothèses. Il va se montrer capable de manier des concepts abstraits.

L'évolution de l'unité du processus du développement cognitif permet un développement de la pensée qui, au cours des différentes étapes décrites, se libère du concret pour, progressivement, devenir accessible à l'abstraction.

Conclusion :

Partant d'une structure et d'un potentiel de base, l'enfant va mettre en place par étapes successives ses fonctions cognitives. Pour Jean PIAGET, c'est l'action qui est au point de départ de la vie psychique. C'est l'interaction permanente entre l'enfant et le monde extérieur qui va permettre à l'ensemble de ses fonctions cognitives de se constituer.

La théorie de Jean PIAGET garde toute sa pertinence dans son ensemble, malgré les dernières recherches qui mettent en évidence l'existence de représentations mentales dès la période sensori-motrice.

Soulignons que Jean PIAGET s'est attaché à étudier le développement cognitif et intellectuel de l'enfant en écartant le plan affectif. Or, en tant que psychologue, la clinique nous montre combien cet aspect peut empêcher l'évolution des processus intellectuels.

 

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Le développement affectif de l'enfant et de l’adolescent

Introduction :

L'œuvre de Sigmund FREUD (1856-1939) neurologue autrichien, fondateur de la psychanalyse et de la théorie psychanalytique est considérable et occupe une place particulière. Elle continue à servir de référence aux chercheurs des différentes disciplines intégrées dans toutes les sciences humaines.

La partie que nous allons traiter se restreint à exposer les grands repères du développement affectif de l'enfant. Il n'est pas question de faire un exposé de la théorie freudienne. L'étude du développement affectif de l'enfant est un aspect partiel du travail de Sigmund FREUND qui, sa vie durant, a progressivement élaboré des concepts théoriques, sans cesse remaniés par des données cliniques et ceci dans un but thérapeutique.

Il est également difficile d'exposer le développement affectif de l'enfant sans tenir compte des recherches et travaux réalisés postérieurement qui ont permis de développer et d'enrichir les concepts. Nous pensons aux travaux de Karl ABRAHAM, de Mélanie KLEIN, de René SPITZ et de Donald WINICOTT que nous évoquerons également dans ces quelques données qui sauront servir les directeurs de séjour dans le but d’adapter leur pratique en fonction du public accueilli et de former les animateurs.

FREUND nous livre une description chronologique du développement psychoaffectif de l'enfant. Les différents stades s'organisent par étapes successives. Or, chaque étape laisse des traces et cela pour tout être humain, ce qui signifie qu'aucun stade n'est réellement dépassé. Il reste, pour certaines étapes, ce que l'on appelle des points de fixation vers où convergeront, à un âge parfois plus avancé, d'éventuelles régressions ultérieures.

Pour la sexualité infantile, précisons au préalable que celle-ci, telle que nous la décrit FREUND n'est pas de même nature que la sexualité de l'adolescent ou que celle de l'adulte. Elle s'oppose à la sexualité génitale qui se développe lorsque les organes génitaux sont arrivés à maturité et qui s'accompagne également de la fonction reproductrice. Ces stades se chevauchent et coexistent tout au long du développement. Les grandes organisations prégénitales de l'enfance, que nous allons exposer, laissent ensuite la place à la sexualité adulte. La personnalité d'un individu s'appuie sur une structure qui s'organise dès la naissance autour de pulsions sexuelles qu'il appelle « libido ». Il a établi une chronologie des stades de la libido.

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La phase prégénitale :

1.  Le stade oral : globalement jusqu'à 12 mois

Les étapes de la phase prégénitale :

 

L'évolution de cette phase commence à la naissance et culmine entre trois et cinq ans avec l'apparition du complexe d'Œdipe. Ce sera la résolution de ce complexe qui conduira l'enfant à trouver son identité d'homme ou de femme. La plupart des événements qui surviennent au cours de ces premières années de vie sont frappés par l'oubli, Freud parle à ce sujet d'amnésie infantile.

 

Au cours de cette phase prégénitale, on distingue classiquement trois stades :

  • le stade oral ;

  • le stade anal ;

  • le stade phallique.

Les deux premiers stades (oral et anal) vont chacun se diviser en deux périodes. Ces deux périodes sont devenues classiques, même si elles ne sont pas complètement freudiennes et ont été élaborées à partir des travaux de Karl ABRAHAM (1877-1925), contemporain de FREUD, est un psychiatre et psychanalyste allemand et Mélanie KLEIN (1882-1960) est une psychanalyste anglaise. Elle inventa la psychanalyse d'enfants.

Stade oral primitif et tardif : (Cette phase a suscité de nombreux travaux.)

 

Karl ABRAHAM distingue deux sous-stades :

  • le stade oral primitif de 0 à 6 mois : période de succion sans différenciation du corps propre et de l'extérieur. Le sein provoque la satisfaction libidinale sur le besoin physiologique d'être nourri ;

  • le stade oral tardif de 6 mois à un an : le désir de mordre apparaît, ainsi que l'ambivalence à l'égard de l'objet.

 

René SPITZ (1887-1974), médecin et psychanalyste américain célèbre pour ses travaux sur l'hospitalisme et sa psychologie dite « génétique » parle de deux organisateurs : le premier constitué par la communication avec la mère sur une base affective et le deuxième qui se manifeste par l'angoisse du 8e mois, non pas aux visages étrangers, mais à l'absence du visage de sa mère qui révèle que la mère est constituée et identifiée en tant qu'objet libidinal.

Au niveau de ses perceptions, au cours des premiers mois, le nourrisson ne fait pas la distinction entre le dedans et le dehors, c'est-à-dire entre le soi et le non - soi. Il n'a pas conscience des objets extérieurs qui le satisfont. Ces objets sont perçus comme ses propres créations ou vécus comme des parties de lui-même.

La mère n'est pas perçue par l'enfant comme un objet externe. Seul est reconnu l'état de tension qui s'oppose à l'état de quiétude. C'est avec la répétition des expériences de gratifications ou de frustrations orales que le sein va être perçu. C'est le premier objet perçu. L'enfant va percevoir ses premiers affects lors des moments de frustration.

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L'auto-érotisme primaire :

Sur le plan relationnel, l'enfant dépend totalement de sa mère. Il va progressivement quitter cet état de dépendance absolue en expérimentant le manque. Ainsi, il va être capable de ressentir une tension qui vient de lui, (la faim). Cette tension s'apaisera avec une satisfaction apportée de l'extérieur. C'est cette expérience du manque qui permettra à l'enfant de percevoir que la satisfaction vient de l'extérieur, du dehors.

Cette période renvoie à un auto-érotisme primaire, constitué par l'exploration tactile de son propre corps. La succion est le type de manifestation auto-érotique du stade oral.

 

La succion :

 

Elle consiste en un mouvement répété des lèvres et n'a pas pour but l'absorption des aliments. Parfois l'enfant rêve dans son sommeil ou hallucine et tète. La succion fonctionne comme le rêve pour les adultes, l'enfant se satisfait dans le rêve et peut continuer à dormir tranquille. Cette satisfaction dure une grande partie de la petite enfance, incluant parfois l'objet transitionnel (le doudou), le représentant de la mère (WINNICOTT).

L'enfant passe parfois tranquillement de l'auto-érotisme oral à l'auto-érotisme génital, du suçotement à la masturbation.

Lorsque l'on voit un enfant occupé à toutes ces activités auto-érotiques (sucer son pouce ou son doudou, se tortiller les cheveux ou se tenir le lobe de l'oreille, etc.) on peut observer un soupir de bien-être, puis l'enfant est calme et s'endort. Sa tension s'est apaisée.

Cette période renvoie également à des angoisses doubles suivant la phase dans laquelle se situe l'enfant.

 

Les angoisses du stade oral :

 

Au cours du premier stade oral, le nourrisson peut être en proie à des angoisses d'engloutissement qui peuvent générer des symptômes spécifiques si celles-ci ne sont pas apaisées : anorexie, mérycisme, des prédispositions à l'âge adulte à user de produits entraînant des dépendances.

Au cours du deuxième stade oral de 8 à 12 mois environ, des angoisses peuvent envahir l'enfant, à partir du moment où l'enfant a ses dents. M. KLEIN remarque qu'à partir du 8ème mois environ, des angoisses de dévoration peuvent envahir l'enfant. C'est à partir de récits d'enfants que M. KLEIN observe ce qu'elle nomme les fantasmes de dévoration.

On peut comprendre combien le nourrisson a besoin de son entourage pour être constamment rassuré, sécurisé, compris et aidé pour devenir un être humain à part entière.

Pour WINNICOTT, les fonctions de l'environnement de l'enfant sont essentielles et peuvent permettre de prévenir des distorsions précoces. L'environnement intervient dans la maturation du Moi de l'enfant.

WINNICOTT parle de la mère comme fonction de miroir au cours des premiers mois. Le nourrisson se voit dans le visage de sa mère, comme en reflet. C'est à partir du 3ème ou 4ème mois que l'enfant, en fonction de l'environnement, va progressivement se différencier et élaborer l'idée de la personne de la mère.

L'importance de l'environnement de l'enfant :

 

WINNICOTT parle également de l'importance de la manière dont l'enfant est traité, manipulé et soigné (le holding et le handling). Selon cet auteur, au cours de cette période, le maintien physique de l'enfant par sa mère conditionne la suite. Il inclut les soins quotidiens donnés au nourrisson. Cette manière de s'occuper physiquement de son enfant doit évoluer et de manière progressive, s'adapter au fur et à mesure en fonction de l'âge de l'enfant. La manière de tenir, de manipuler de soigner son enfant joue un rôle de protection contre toutes les premières expériences du nourrisson souvent angoissantes, ressenties dès le début de sa naissance. Angoisses inhérentes au vécu psychique du corps en cours de développement, comme nous venons de le décrire.

Progressivement l'enfant va prendre conscience du monde qui l'entoure et vers la fin de la première année, la mère va commencer à être perçue dans sa totalité.

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  1. Le stade anal : 2e et 3e années

La phase anale passive :

 

Le stade anal suit directement le stade oral au moment de l'acquisition de la propreté. C'est tout le travail de la maîtrise.

ABRAHAM divise également ce stade en deux sous-stades : la phase anale passive et la phase anale active.

La phase normale pour l'apprentissage des sphincters se situe entre 18 mois et 2 ans.

Au cours de la phase anale passive, l'enfant est parvenu à un plus grand développement neuromusculaire et la libido, qui provoquait la succion ludique du stade oral, va à ce stade provoquer la rétention ludique des fèces, (selles et urines).

L'enfant qui commence à se différencier, considère ses selles comme une partie de lui-même. Il peut donc soit les expulser, soit les retenir. Émettre ses excréments au moment où les adultes le demandent se révèle être avec eux, une monnaie d'échange ou une récompense. Le contraire équivaut à une punition ou une mésentente.

L'enfant découvre, à cette période, la notion de son pouvoir, de sa propriété privée sur son propre corps, et du plaisir qu'il peut apporter ou non à sa mère. Il possède encore une autre signification importante. L'enfant le considère comme une partie de son corps et pour lui s'en séparer est un effort, un cadeau donc, qu'il fait à sa mère qui lui sert à prouver son attachement. Quand il le refuse, il traduit son entêtement. L'enfant commence à être assez grand pour repérer ce qui fait plaisir à sa mère.

La phase anale passive :

 

Le stade anal suit directement le stade oral au moment de l'acquisition de la propreté. C'est tout le travail de la maîtrise.

ABRAHAM divise également ce stade en deux sous-stades : la phase anale passive et la phase anale active.

La phase normale pour l'apprentissage des sphincters se situe entre 18 mois et 2 ans.

Au cours de la phase anale passive, l'enfant est parvenu à un plus grand développement neuromusculaire et la libido, qui provoquait la succion ludique du stade oral, va à ce stade provoquer la rétention ludique des fèces, (selles et urines).

L'enfant qui commence à se différencier, considère ses selles comme une partie de lui-même. Il peut donc soit les expulser, soit les retenir. Émettre ses excréments au moment où les adultes le demandent se révèle être avec eux, une monnaie d'échange ou une récompense. Le contraire équivaut à une punition ou une mésentente.

L'enfant découvre, à cette période, la notion de son pouvoir, de sa propriété privée sur son propre corps, et du plaisir qu'il peut apporter ou non à sa mère. Il possède encore une autre signification importante. L'enfant le considère comme une partie de son corps et pour lui s'en séparer est un effort, un cadeau donc, qu'il fait à sa mère qui lui sert à prouver son attachement. Quand il le refuse, il traduit son entêtement. L'enfant commence à être assez grand pour repérer ce qui fait plaisir à sa mère.

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La période du « non » chez l'enfant :

 

Un enfant entre 1 et 3 ans et qui ne cesse de dire non est un enfant qui marche vers son identité propre. Cette phase dite « d'opposition » marque une étape décisive de l'affirmation de soi. Le bébé grandit et devient un enfant capable de dire à travers le « non » : « je suis ». Cette étape va lui permettre de poursuivre son existence en s'opposant à toute personne qui veut lui imposer son désir.

Il est fréquent, entre 1 et 3 ans, de se trouver devant un enfant qui va dire non à tout ce que l'on va lui proposer. Il arrive un jour où il dit non, puis ensuite où il dit non à tout.

C'est une étape importante pour l'enfant, d'affirmation de soi, et difficile à vivre pour l'adulte, parents, éducateurs ou animateurs…. Cette période est décisive pour l'enfant qui marche ainsi vers son identité propre.

Il est en train de passer du stade de bébé, qui fait tout ce que sa maman lui demande, parce qu'ils ne font qu'un (c'est la période fusionnelle) au stade de l'enfant capable de commencer à penser par lui-même. C'est sa façon à lui de dire « je suis » et, par la suite, il accédera au « moi, je... »

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Comment réagir face à un enfant de cet âge qui s'oppose ?

 

La patience est de rigueur. Il est inutile de se fâcher car le petit enfant qui dit « non » changera d'avis quelques minutes plus tard pour dire « oui ». En disant « non » l'enfant exprime davantage un questionnement sur ce qu'il pense de ce qu'on lui demande. L'adulte n'a donc pas intérêt à insister, car il ne s'agit pas d'un caprice mais d'un processus fondamental. Si l'adulte souhaite avoir le dernier mot, pour que l'enfant obéisse, la situation peut rapidement se bloquer. L'enfant se sentira incompris, il obéira pour faire plaisir et renoncera à son identité naissante. Pour faire plaisir, il peut rester le bébé… Phénomène régulièrement observé.

Ce n'est pas l'attitude à adopter, c'est aller à l'encontre de la dynamique de vie qui pousse l'enfant à se séparer de l'adulte pour devenir autonome. Un enfant en bonne santé est celui qui soutient son opposition au désir de l'adulte.

Vers 2 ou 3 ans, l'intolérance à la frustration est banale, mais en grandissant l'enfant évolue sur le plan affectif et cognitif, comme nous l'avons vu, et se montre capable d'utiliser le langage progressivement et ce type de réaction va s'estomper peu à peu.

 

Nous ne devons pas oublier que chaque enfant est un sujet. Nous nous devons de respecter son point de vue et de ne pas le forcer à adopter notre propre position. Il est bien entendu que cette position s'entend pour des situations où l'enfant ne se met pas en danger. 

Au-delà de 3 ans ? (et un parfois un peu avant)

 

Les membres des équipes pédagogiques des ACM peuvent être confrontés à un enfant qui dit non à tout. Difficilement gérable dans un groupe, il est exigeant et veut tout commander. Il peut également entrer dans de violentes colères si vous ne lui donnez pas satisfaction dans l'immédiat. Il peut manifester son mécontentement par des réactions de rage, des trépignements, des cris, une grande agitation s'il n'obtient pas ce qu'il veut.

Si l'intolérance à la frustration persiste au-delà de 5 ans, c'est plus inquiétant, car la frustration est nécessaire au développement psychoaffectif de l'enfant. Elle comporte un aspect structurant indispensable.

Tout enfant a besoin de règles et de repères fermes pour se structurer. Ils constitueront des limites qui lui signifieront ce qu'il peut faire et ce qu'il ne peut pas faire.

Sans règles et sans repères, l'enfant se trouve seul face à des choix qu'il n'est pas encore capable d'appréhender sans le soutien de l'adulte qui le rassure. Ce comportement de toute puissance cache une angoisse qui le pousse à toujours plus de provocation. Dire non à un enfant lui permet de l'aider à grandir. (La frustration ça fait grandir !) 

 

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Au-delà de 3 ans ? (et un parfois un peu avant)

 

Les membres des équipes pédagogiques des ACM peuvent être confrontés à un enfant qui dit non à tout. Difficilement gérable dans un groupe, il est exigeant et veut tout commander. Il peut également entrer dans de violentes colères si vous ne lui donnez pas satisfaction dans l'immédiat. Il peut manifester son mécontentement par des réactions de rage, des trépignements, des cris, une grande agitation s'il n'obtient pas ce qu'il veut.

Si l'intolérance à la frustration persiste au-delà de 5 ans, c'est plus inquiétant, car la frustration est nécessaire au développement psychoaffectif de l'enfant. Elle comporte un aspect structurant indispensable.

Tout enfant a besoin de règles et de repères fermes pour se structurer. Ils constitueront des limites qui lui signifieront ce qu'il peut faire et ce qu'il ne peut pas faire.

Sans règles et sans repères, l'enfant se trouve seul face à des choix qu'il n'est pas encore capable d'appréhender sans le soutien de l'adulte qui le rassure. Ce comportement de toute puissance cache une angoisse qui le pousse à toujours plus de provocation. Dire non à un enfant lui permet de l'aider à grandir. (La frustration ça fait grandir !) 

 

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 Le complexe d'Œdipe : période qui se situe entre 4 et 7 ans

 

Période de conflits d'ordre psychique :

 

Pour FREUD c'est un événement majeur dans le développement de la personnalité de tout être humain. Beaucoup d'auteurs ont repris sa théorie et son point de vue reste fondamental.

Cette période de conflits d'ordre psychique permet à l'enfant de se construire, en s'identifiant aux images modèles masculins ou féminins qui l'entourent et en particulier ses parents.

Son rôle est fondamental en tant qu'organisateur central dans la structuration de la personnalité. C'est un conflit qui structure le groupe familial, ainsi que la société humaine tout entière. Il se joue à trois.

L'angoisse de castration :

 

La reconnaissance de l'angoisse de castration marque l'entrée dans le stade œdipien. Il amène le garçon à la crainte de perdre son pénis, et à la fille au désir d'en acquérir un et prend son origine dans la constatation de la différence des sexes.

Très schématiquement le garçon va déployer toutes ses ressources libidinales, mais aussi agressives pour conquérir sa mère qui devient l'objet de la pulsion sexuelle. Il va chercher à obtenir son amour, et à travers diverses sublimations, son estime. Il va entrer en conflit avec son père. L'enfant ressent des sentiments contradictoires à l'égard de ses parents. Il est à la fois amoureux ou hostile.

Le père est le rival, c'est une menace, mais en même temps le jeune garçon cherche à l'imiter pour s'approprier toute sa puissance. L'enfant va à la fois être en compétition agressive, mais aussi essayer de plaire à son père.

La fille, déçue de ne pas posséder l'objet de la toute-puissance, se détourne vers le père. Elle va développer une haine jalouse, en même temps chargée de culpabilité, vis-à-vis de sa mère.

Ces jeux de séduction sont révélateurs de cette période, situation qui évolue avec le temps et s'achève vers 7 ou 8 ans. C'est aux parents d'essayer de faire comprendre à leur garçon qu'il ne peut épouser sa mère et à leur fille qu'elle ne peut épouser son père.

Le déclin du complexe d'Œdipe est marqué par le renoncement progressif des choix objectaux. Par exemple, l'attirance du garçon pour sa mère va progressivement être remplacée par des identifications (désir de ressembler à quelqu'un ou imitation des caractéristiques du père).

Il ne s'agit plus de détenir ou non la toute-puissance mais d'être comme son père ou sa mère une femme ou un homme.

Rôles et fonctions du complexe d'Œdipe

 

L'Œdipe est le point nodal autour duquel s'ordonnent le groupe familial et la société tout entière. L'être humain est confronté pour la première fois au phénomène social, et à travers l'interdit de l'inceste se constitue l'instauration de la morale.

L'Œdipe est également le moment fondateur de la vie psychique : le conflit œdipien participe à la constitution de la réalité de l'objet.

Ce qui explique qu'au cours de cette période des enfants peuvent présenter des mouvements anxio-dépressifs, des émergences phobiques par peur de perdre l'amour du parent du même sexe, en raison de la rivalité qui existe à ce stade.

Le déclin de cette période va permettre à l'énergie libidinale de l'enfant de trouver d'autres objets de satisfaction, notamment dans la socialisation et dans l'investissement de ses processus intellectuels.

C'est à cet âge que l'enfant commence à se tourner vers le monde extérieur, à se socialiser. Il va pouvoir se montrer capable de ne plus se focaliser sur ses désirs mais sur ses acquisitions (scolaires et) intellectuelles. La phase suivante est plus sereine. 

Comment réagir face à l'enfant au cours de cette période ?

 

Dans un séjour ou un accueil de loisirs, l'animateur ou l'animatrice (le directeur ou la directrice) peut être identifié par l'enfant à un de ses parents. Dans ce cas, très fréquent, il montrera les mêmes jeux de séduction qu'il manifeste à ses parents.

L'animateur devra adopter des attitudes et des comportements clairs. Il devra avoir une attitude sans ambiguïté qui amènera l'enfant à maîtriser ses désirs et à accepter la frustration.

C'est une période où il est essentiel d'être cohérent dans ses attitudes et ses comportements.

L'enfant a besoin de limites claires, leurs absences sont une source d'angoisse, poser des interdits lui donnent des balises qui le rassure et qui l'aide à grandir. L'absence de limites expose l'enfant à l'illusion dangereuse de toute puissance.

RAPPEL :

Le surmoi : Il désigne la structure morale (conception du bien et du mal) et judiciaire (capacité de récompense ou de punition) de notre psychisme.

Le moi : aménage les conditions de satisfaction des pulsions en tenant compte des exigences du réel (contraintes).

Le ça : l’inconscient.

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La période de latence : entre 7 et 12 ans

L'enfant et la relation au monde extérieur

La période de latence se caractérise par une désexualisation progressive des pensées et des comportements.

Les buts pulsionnels sont déplacés vers des objectifs plus en relation avec le monde qui l'entoure. L'enfant est prêt à s'investir dans les apprentissages scolaires et autres (formels et non formels). Il est attiré par des activités sociales plus larges et vers des lieux différents où il trouvera, sur le plan relationnel, différents types de besoins : l'école, les accueils collectifs de mineurs, les groupes d'enfants, les clubs, le sports, etc.

À cette période la personnalité montre une relative tendance obsessionnelle, ce qui permet de faire accepter à l'enfant une discipline plus précise et des rythmes réguliers.

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L’adolescence

L'acquisition de la maturité génitale

C'est une phase critique, car l'équilibre affectif précédemment acquis est brusquement bouleversé par l'avènement de la maturité génitale. L'équilibre acquis doit être profondément remanié.

C'est une période de conflits, de contradictions, parfois de désarroi profond.

 

Les facteurs de transformation :

 

  • Les facteurs biologiques : c'est la puberté… Faire face à un nouveau corps.

  • Les facteurs socioculturels : l'adolescence à notre époque est un phénomène social, elle est particulièrement longue, selon le milieu socio-familial.

  • Sur le plan psychologique : l'enfant est amené à aménager de nouvelles relations avec ses parents et à autrui, comme avec lui-même et son propre corps : il y a une poussée pulsionnelle intense, d'autres intérêts se manifestent, de nouveaux désirs dans le domaine sexuel. Ils s'expriment par les rêveries, les rêves et de nombreuses conduites satisfaisantes ou parfois réprimées. Un jeune peut vivre ses désirs sexuels dans la honte et ne sera pas à même de se donner les moyens de les satisfaire. Avant la réalisation de désirs sexuels génitaux satisfaisants, il y a une répression des désirs qui utilise des moyens divers, notamment des régressions à des modalités de satisfactions infantiles comme par exemple l'agressivité, la boulimie, le goût pour la saleté, le désordre…

  • Les relations avec l'entourage : familial et extra familial sont également mises à l'épreuve. La reviviscence du conflit œdipien engendre une telle angoisse que l'adolescent se trouve tenté de renier son attachement familial et de se soustraire à son emprise. C'est à cette période que les conflits se manifestent. Il s'oppose, contredit, provoque pour que l'adulte prenne lui-même l'initiative de la rupture de liens affectifs qui l'inquiètent.

Définition de sa propre identité :

 

Les remaniements physiques et affectifs que nous venons d'évoquer ne peuvent que confronter l'adolescent à une série de questions anxieuses sur sa propre identité : Qui suis-je ?

C'est à cette période que l'adolescent va passer du temps devant le miroir, qu'il aura des soucis vestimentaires, qu'il tiendra un journal ou entamera de longues discutions avec ses copains.

Progressivement, par de nouvelles identifications (professeur, idole, chef politique, champion, animateur, directeur d’ACM, etc.) l'adolescent va finir par se définir lui-même, par se connaître, et progressivement avoir une image satisfaisante de lui-même.

Il est clair que cette période fragilisante pour l'être humain est génératrice d'angoisse, de malaise et de morosité. L'adulte devra être vigilant à cette période car l'adolescent peut manifester sa souffrance en développant des symptômes plus préoccupants tels que la dépression, des comportements autodestructeurs (toxicomanie, tentative de suicide, anorexie, etc.), des fugues, des actes violents de délinquance.

A cette période les ACM et notamment les séjours peuvent servir de test à une « nouvelle personnalité » pour mieux en définir les contours et es limites.

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Bibliographie

  • Golse B. Le développement affectif et intellectuel de l'enfant. Masson, Médecine et psychothérapie. Paris, 1994.

  • Piaget J. Psychologie et pédagogie. Folio Essais, 1990.

Voir aussi l'enfant et le jeu

 

 

 

 

 

 

 

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Dernière mise à jour : 19/02/2019.

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