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LA
CONNAISSANCE DE L'ENFANT ET DE L'ADOLESCENT - PAGE 2
SOMMAIRE
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Le
développement de l’enfant et de l’adolescent : |
Introduction… |
Voici quelques repères du développement cognitif et
psychoaffectif de l'enfant. Le développement de l'intelligence
avec une référence aux travaux de J. Piaget. Nous verrons les
éléments essentiels à la compréhension du développement affectif de
l'enfant, en nous appuyant sur les travaux de S. Freud, tout en
tenant compte des enrichissements et des développements qui lui sont
postérieurs.
Objectif :
comprendre le sens de certains comportements d'enfants qui
peuvent parfois nous surprendre ou nous inquiéter. Le Directeur pourra
se saisir des informations qui lui seront nécessaires suivant le cas de
chaque enfant. Il constatera que l'évolution du développement de
l'enfant est régie par différents stades, ou différentes étapes,
que chercheurs et scientifiques mettent en relation, dans la plupart des
cas avec l'âge de l'enfant. À la lecture de l'ensemble de ces travaux
peuvent se dégager des normes. |
Qu'en est-il d'un enfant qui montre un écart entre son développement et
cette norme ? |
Cette importante question nous amène à la question essentielle du
normal et du pathologique.
Nous savons que le développement de l'enfant se situe dans l'ensemble
des interactions entre le patrimoine génétique et
l'environnement, et que, plus on s'intéresse au développement de
l'enfant sur le plan psychologique, plus l'influence de l'environnement
et de l'expérience se révèle déterminante.
Les
équipes pédagogiques des accueils collectifs de mineurs doivent retenir
que plus on s'oriente dans le domaine du développement psychologique de
l'enfant, plus on constate que son développement n'est pas linéaire.
Ainsi, sur le terrain, nous sommes très souvent amenés à constater que
le développement d'un enfant, malgré les grandes constantes que nous
exposerons, conserve son caractère singulier. Cette singularité est due
aux différentes interactions et influences que nous avons précédemment
citées.
Il
est donc important qu'un animateur de centre de loisirs ou de séjour
n'alarme pas, de manière trop hâtive une famille, constatant que leur
enfant ne correspond pas exactement à l'évolution dite « normale »
énoncée par rapport à cette norme.
Par
exemple, nous verrons qu'entre un et trois ans l'enfant traverse ce que
l'on nomme la période du « non ». C'est une étape importante
d'affirmation de soi, difficile à vivre pour les adultes, mais décisive
pour l'enfant. Il arrive qu'un enfant plus âgé adopte cette attitude
d'opposition systématique envers l'adulte.
Ce
comportement ne peut d'emblée être associé à l'anormalité. Cela peut
simplement correspondre à un moment passager de régression dû à un
problème lié à son environnement affectif, ou autre. |
Quand le directeur doit-il conseiller aux parents de consulter un
pédiatre ? |
C'est lorsque le symptôme perdure et qu'il est associé à d'autres signes
qui peuvent inquiéter. C’est le Directeur qui appréciera s'il convient
de conseiller aux parents de consulter leur pédiatre, ou de faire appel
à des professionnels de l'enfance.
Si
l'enfant est scolarisé, le Directeur peut se mettre en contact avec le
psychologue du réseau d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (le
Réseau d'aides spécialisées aux enfants en difficulté RASED). Lorsqu'un
enfant a des problèmes avérés, ceux-ci se manifestent également à
l'école et le psychologue scolaire, dans la plupart des cas, connaît
l'enfant.
Il
n'est pas facile pour des parents d'entendre les difficultés ou les
problèmes de leur enfant. Les entretiens avec la famille et l'enfant
doivent se dérouler dans la plus grande discrétion.
Échanger avec un spécialiste (on peut prendre conseil auprès du médecin
de la protection maternelle infantile PMI de secteur) peut être une
aide considérable pour le directeur d’un accueil collectif de mineurs
Lorsqu’un animateur est désemparé, face à des comportements violents,
opposants ou autres, d'enfants, de préadolescents ou d'adolescents, le
Directeur devra mettre ne place une aide de la part de ses pairs et être
lui-même personne ressource. Dans tous les cas l'animateur d’accueils
collectifs de mineurs, même s'il a de bonnes connaissances générales sur
l'enfant et une bonne expérience de son métier, ne doit pas émettre à la
famille un avis personnel sur l'éventuelle problématique psychologique
de l'enfant. Le directeur devra également s’en garder et s’inscrire dans
une démarche de conseils auprès de la famille.
Aujourd'hui, il est très fréquent d'entendre des professionnels,
exerçant dans le milieu de l'enfance, non spécialistes dans le domaine
médical, poser un diagnostic d'ordre psychopathologique (Hyperactif,
dépressif, anorexique, boulimique, schizophrénie, mythomane…). |
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Le développement cognitif de l'enfant : quelques repères sur son
développement intellectuel : |
Jean PIAGET |
(1896-1980) psychologue et épistémologue, penseur et chercheur,
accumula toute sa vie réflexions et observations. Guidé par A.
BINET, il s'intéressa à la psychologie de l'enfant et plus
particulièrement aux différentes phases de formation de
l'intelligence. Il s'est surtout attaché à étudier l'aspect
cognitif du développement de l'enfant. Il considérait l'aspect
affectif comme une fonction énergétique nécessaire au développement
mental, mais il l'a très peu abordé dans ses travaux.
Son originalité vient d'avoir situé la problématique de son étude
dans le contexte d'une interaction constante entre le sujet et le
monde extérieur. Il appréhende le développement de l'enfant
comme une construction active.
Selon lui, l'intelligence est le moyen d'adaptation de l'individu à
son milieu et la pensée naît de l'action.
Facteurs intervenant dans le développement de l'intelligence
Quatre séries de facteurs interviennent :
-
la maturation neurologique ;
-
l'exercice et l'expérience acquise dans l'action effectuée sur
les objets ;
-
les interactions et les transmissions sociales ;
-
l'équilibration définie comme une autorégulation.
Ces étapes se succèdent dans le même
ordre chez tous les enfants.
|
Le concept
d'adaptation |
Deux mécanismes complémentaires entrent en jeu dans le concept
d'adaptation :
-
l'assimilation
: l'individu intègre les données de l'expérience ;
-
l'accommodation
: sous la pression du milieu et en fonction des données du
milieu, la structure de l'individu se modifie et s'accommode.
Ainsi, l'état d'équilibre entre l'assimilation et l'accommodation
définit le concept d'adaptation dont l'intelligence n'est qu'un cas
particulier.
Par ailleurs, Piaget distingue un ensemble d'étapes appelées stades
ou périodes dans le développement de l'intelligence.
|
La
construction du développement mental |
De par ses expériences successives, l'enfant va édifier l'ensemble
de ses fonctions cognitives. Le développement mental apparaît comme
une succession de quatre grandes constructions dans le temps :
-
la période sensori-motrice : de la naissance à 2 ans ;
-
la période préopératoire : de 2 ans à 6-7 ans ;
-
la période des opérations concrètes : de 7 ans à 11-12
ans ;
-
la période des opérations formelles : de 11-12 ans à 16
ans.
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La
période sensori-motrice : de la naissance à 2 ans |
Première étape
: jusqu'à 18 mois où l'enfant a besoin de la perception de l'objet :
Le
nourrisson n'a pas de conscience de l'objet. Ce dernier est
constitué, selon Piaget, de ce qu'il appelle des « tableaux sensoriels
». Ils peuvent apparaître et disparaître du champ de la perception du
nouveau-né.
Au
cours des premiers mois, les actions réflexes du bébé se transforment en
fonction de son expérience. Il « assimile » les nouveaux stimuli à
partir de son propre corps. Ces actions entraînent des réactions
circulaires qui permettent, d'abord de constituer les habitudes puis, un
peu plus tard, de permettre au bébé de porter ses actions vers les
objets extérieurs.
À
partir de 8-9 mois se constitue l'acte intelligent :
l'enfant va pouvoir mettre en relation des choses entre elles ; et à
partir de 11-12 mois, il va s'agir pour lui de découvrir des moyens
nouveaux par expérimentation active. |
Deuxième étape
: de 18 mois à 24 mois
C'est la transition entre la période sensori-motrice et l'intelligence
représentative. À partir de 18 mois l'enfant peut
inventer, trouver des moyens nouveaux, plus seulement en touchant les
objets extérieurs mais en intériorisant sa conduite. C'est une
nouvelle période qui en annonce une autre, car cette intériorisation
implique une représentation de l'objet.
Cette représentation va marquer le départ de la nouvelle période, celle
de l'intelligence symbolique et préopératoire. |
La période
préopératoire : de 2 ans à 6-7 ans |
Mise en place de la fonction
symbolique :
L'enfant est capable de se représenter mentalement ce qu'il
évoque. Il se détache de la perception immédiate. Il se montre capable
de faire correspondre une image mentale à chaque objet et cette
représentation lui permet de l'évoquer en son absence.
Piaget parle de la fonction symbolique comme étant cette capacité
d'évocation. Le langage, le jeu symbolique, l'imitation différée,
l'image mentale, le dessin vont permettre à l'enfant de développer sa
capacité d'évoquer. Toutes ces conduites vont apparaître au courant
de la deuxième année et la fonction symbolique va se développer.
C'est grâce à cette fonction symbolique que la pensée va pouvoir se
détacher de l'action. Le langage va jouer un rôle particulièrement
important du fait de son élaboration sociale et qu'il contient tous les
éléments au service de la pensée.
Cependant, l'enfant n'est pas encore capable d'organiser le monde en
catégories logiques et générales. Il se le représente en éléments
particuliers et individuels.
Par exemple :
quand il pense le mot « chat », il n'évoque pas la classe générale
des chats, mais « son chat » ou celui de son copain. |
Le raisonnement :
Cette période se caractérise par quatre grands traits de raisonnement :
-
l'artificialisme : l'enfant pense que toutes les choses
sont fabriquées par l'homme ou par une intervention divine ;
-
le réalisme : il matérialise les contenus de sa conscience
qui sont considérés comme des objets ;
-
l'animisme : l'enfant a tendance à croire que les choses sont
vivantes et capables d'intentions ;
-
le finalisme et la question du « Pourquoi » : l'enfant
recherche la raison d'être de toutes choses et multiplie à cet âge
la question du « pourquoi »…
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Comment répondre aux interrogations de
l'enfant ?
Il
est préférable d'essayer de donner une réponse la plus exacte
possible. La réponse est en fonction de l'âge de l'enfant.
Si l'enfant est jeune votre réponse sera moins détaillée, moins
approfondie que celle que vous ferez à un enfant plus âgé. L'enfant
n'est d'ailleurs pas toujours prêt à entendre une explication très
approfondie.
Par exemple :
un enfant de 3 ans peut demander comment on fait les bébés. Il
suffit à cet âge de lui répondre simplement qu'il a été fabriqué
dans le ventre de sa maman. Lorsque l'enfant est plus âgé, on peut
lui donner plus d'explications.
Mais attention de ne pas répondre de manière trop
évasive sur des sujets importants comme la sexualité ou la
maladie grave, car l'imagination de l'enfant peut générer de
l'angoisse.
Il n'y a pas de recettes. Essayez d'être sincère dans vos
réponses pour établir un lien de confiance avec l'enfant. Si vous ne
savez pas répondre, dites-lui de demander à une autre personne, pour
lui montrer que vous accordez de l'importance à sa question.
Ainsi, au cours de cette période, la pensée de l'enfant est encore
égocentrique et intuitive. Sa pensée porte sur l'aspect perceptif
des choses. (Partez donc de ce qu’il connaît, de ses
représentations).
Cette période commence aux environs de 3 ans. Un enfant peut
harceler l'adulte de questions sur tous les sujets : de l'actualité,
la vie quotidienne, la sexualité, l'enfant voudrait bien tout
comprendre. Elles peuvent mettre mal à l'aise car les enfants
emploient parfois des termes que l'adulte lui-même n'oserait pas
employer. Alors faut-il répondre à toutes les questions posées ? Que
signifient ces « pourquoi » ?
Toutes ces interrogations sont normales et
positives, elles signent le début de la vie sociale.
L'enfant se sépare progressivement de sa mère et se tourne vers le
monde extérieur. Il découvre le monde et son environnement.
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La
période des opérations concrètes : de 7 à 11-12 ans : |
La
pensée de l'enfant devient de plus en plus mobile.
En
s'appuyant sur des expériences et des manipulations concrètes, il va
pouvoir accéder aux notions de réversibilité d'une opération, de
conservation des mesures, des classements. La
réversibilité de la pensée permet à l'enfant d'élaborer des
opérations de classification et de sériation, il a la possibilité
d'exercer ses actions en pensée ou intérieurement.
Il
prend ainsi progressivement conscience de sa propre pensée et de celle
des autres. Il peut accepter des points de vue et des sentiments
différents. |
La période des opérations formelles : de 11-12 ans à 16 ans : |
On
assiste à cette période à une transformation de la pensée, déjà
préformée dans des structures très élémentaires de la période
sensori-motrice.
L'adolescent peut, sans avoir besoin de s'appuyer sur des manipulations,
raisonner abstraitement. Il parvient à se libérer du concret.
On assiste à l'apparition de la pensée et du raisonnement
formel.
L'adolescent devient capable de décider lui-même des expériences qu'il
va faire, réfléchir et poser des hypothèses. Il va se montrer capable de
manier des concepts abstraits.
L'évolution de l'unité du processus du développement cognitif permet un
développement de la pensée qui, au cours des différentes étapes
décrites, se libère du concret pour, progressivement, devenir accessible
à l'abstraction. |
Conclusion : |
Partant d'une structure et d'un potentiel de base, l'enfant va mettre en
place par étapes successives ses fonctions cognitives.
Pour Jean PIAGET, c'est l'action qui est au point de
départ de la vie psychique. C'est l'interaction permanente
entre l'enfant et le monde extérieur qui va permettre à l'ensemble de
ses fonctions cognitives de se constituer.
La
théorie de Jean PIAGET garde toute sa pertinence dans son
ensemble, malgré les dernières recherches qui mettent en évidence
l'existence de représentations mentales dès la période sensori-motrice.
Soulignons que Jean PIAGET s'est attaché à étudier le
développement cognitif et intellectuel de l'enfant en écartant le
plan affectif. Or, en tant que psychologue, la clinique nous montre
combien cet aspect peut empêcher l'évolution des processus
intellectuels. |
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Le
développement affectif de l'enfant et de l’adolescent |
Introduction : |
L'œuvre de Sigmund FREUD (1856-1939) neurologue
autrichien, fondateur de la psychanalyse et de la théorie
psychanalytique est considérable et occupe une place particulière. Elle
continue à servir de référence aux chercheurs des différentes
disciplines intégrées dans toutes les sciences humaines.
La
partie que nous allons traiter se restreint à exposer les grands
repères du développement affectif de l'enfant. Il n'est pas
question de faire un exposé de la théorie freudienne. L'étude du
développement affectif de l'enfant est un aspect partiel du travail de
Sigmund FREUND qui, sa vie durant, a progressivement élaboré des
concepts théoriques, sans cesse remaniés par des données cliniques et
ceci dans un but thérapeutique.
Il
est également difficile d'exposer le développement affectif de l'enfant
sans tenir compte des recherches et travaux réalisés postérieurement qui
ont permis de développer et d'enrichir les concepts. Nous pensons aux
travaux de Karl ABRAHAM, de Mélanie KLEIN, de René SPITZ
et de Donald WINICOTT que nous évoquerons également dans ces
quelques données qui sauront servir les directeurs de séjour dans le
but d’adapter leur pratique en fonction du public accueilli et de
former les animateurs.
FREUND nous livre une description chronologique du
développement psychoaffectif de l'enfant. Les différents stades
s'organisent par étapes successives. Or, chaque étape laisse des traces
et cela pour tout être humain, ce qui signifie qu'aucun stade
n'est réellement dépassé. Il reste, pour certaines étapes, ce que
l'on appelle des points de fixation vers où convergeront, à un âge
parfois plus avancé, d'éventuelles régressions ultérieures.
Pour la sexualité infantile, précisons au préalable que celle-ci, telle
que nous la décrit FREUND n'est pas de même nature que la
sexualité de l'adolescent ou que celle de l'adulte. Elle s'oppose à la
sexualité génitale qui se développe lorsque les organes génitaux sont
arrivés à maturité et qui s'accompagne également de la fonction
reproductrice. Ces stades se chevauchent et coexistent tout au long du
développement. Les grandes organisations prégénitales de l'enfance, que
nous allons exposer, laissent ensuite la place à la sexualité adulte. La
personnalité d'un individu s'appuie sur une structure qui s'organise dès
la naissance autour de pulsions sexuelles qu'il appelle « libido ». Il a
établi une chronologie des stades de la libido. |
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La phase
prégénitale : |
1.
Le stade oral : globalement jusqu'à 12 mois |
Les étapes de la phase prégénitale :
L'évolution de cette phase commence à la naissance et culmine entre
trois et cinq ans avec l'apparition du complexe d'Œdipe. Ce sera la
résolution de ce complexe qui conduira l'enfant à trouver son identité
d'homme ou de femme. La plupart des événements qui surviennent au cours
de ces premières années de vie sont frappés par l'oubli, Freud parle à
ce sujet d'amnésie infantile.
Au
cours de cette phase prégénitale, on distingue classiquement trois
stades :
-
le stade oral ;
-
le stade anal ;
-
le stade phallique.
Les
deux premiers stades (oral et anal) vont chacun se diviser en deux
périodes. Ces deux périodes sont devenues classiques, même si elles ne
sont pas complètement freudiennes et ont été élaborées à partir des
travaux de Karl ABRAHAM (1877-1925), contemporain de FREUD,
est un psychiatre et psychanalyste allemand et Mélanie KLEIN
(1882-1960) est une psychanalyste anglaise. Elle inventa la psychanalyse
d'enfants. |
Stade oral primitif et tardif :
(Cette phase a suscité de nombreux travaux.)
Karl ABRAHAM distingue deux sous-stades :
-
le stade oral primitif de 0 à 6 mois : période de succion
sans différenciation du corps propre et de l'extérieur. Le sein
provoque la satisfaction libidinale sur le besoin physiologique
d'être nourri ;
-
le stade oral tardif de 6 mois à un an : le désir de mordre
apparaît, ainsi que l'ambivalence à l'égard de l'objet.
René SPITZ (1887-1974), médecin et psychanalyste américain célèbre pour
ses travaux sur l'hospitalisme et sa psychologie dite « génétique »
parle de deux organisateurs : le premier constitué par la
communication avec la mère sur une base affective et le
deuxième qui se manifeste par l'angoisse du 8e mois, non pas aux
visages étrangers, mais à l'absence du visage de sa mère qui
révèle que la mère est constituée et identifiée en tant qu'objet
libidinal.
Au
niveau de ses perceptions, au cours des premiers mois, le nourrisson ne
fait pas la distinction entre le dedans et le dehors, c'est-à-dire entre
le soi et le non - soi. Il n'a pas conscience des objets extérieurs qui
le satisfont. Ces objets sont perçus comme ses propres créations ou
vécus comme des parties de lui-même.
La
mère n'est pas perçue par l'enfant comme un objet externe. Seul est
reconnu l'état de tension qui s'oppose à l'état de quiétude. C'est avec
la répétition des expériences de gratifications ou de frustrations
orales que le sein va être perçu. C'est le premier objet perçu. L'enfant
va percevoir ses premiers affects lors des moments de frustration. |
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L'auto-érotisme primaire :
Sur
le plan relationnel, l'enfant dépend totalement de sa mère. Il va
progressivement quitter cet état de dépendance absolue en expérimentant
le manque. Ainsi, il va être capable de ressentir une tension
qui vient de lui, (la faim). Cette tension s'apaisera avec une
satisfaction apportée de l'extérieur. C'est cette expérience du
manque qui permettra à l'enfant de percevoir que la satisfaction vient
de l'extérieur, du dehors.
Cette période renvoie à un auto-érotisme
primaire, constitué par l'exploration tactile de son propre corps. La
succion est le type de manifestation auto-érotique du stade oral.
|
La succion :
Elle consiste en un mouvement répété des lèvres et n'a pas pour but
l'absorption des aliments. Parfois l'enfant rêve dans son sommeil ou
hallucine et tète. La succion fonctionne comme le rêve pour les adultes,
l'enfant se satisfait dans le rêve et peut continuer à dormir
tranquille. Cette satisfaction dure une grande partie de la petite
enfance, incluant parfois l'objet transitionnel (le doudou), le
représentant de la mère (WINNICOTT).
L'enfant passe parfois tranquillement de l'auto-érotisme oral à
l'auto-érotisme génital, du suçotement à la masturbation.
Lorsque l'on voit un enfant occupé à toutes ces activités auto-érotiques
(sucer son pouce ou son doudou, se tortiller les cheveux ou se tenir le
lobe de l'oreille, etc.) on peut observer un soupir de bien-être, puis
l'enfant est calme et s'endort. Sa tension s'est apaisée.
Cette période renvoie également à des angoisses doubles suivant la phase
dans laquelle se situe l'enfant.
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Les angoisses du stade oral :
Au
cours du premier stade oral, le nourrisson peut être en proie à des
angoisses d'engloutissement qui peuvent générer des symptômes
spécifiques si celles-ci ne sont pas apaisées : anorexie, mérycisme, des
prédispositions à l'âge adulte à user de produits entraînant des
dépendances.
Au
cours du deuxième stade oral de 8 à 12 mois environ, des angoisses
peuvent envahir l'enfant, à partir du moment où l'enfant a ses dents.
M. KLEIN remarque qu'à partir du 8ème mois environ, des
angoisses de dévoration peuvent envahir l'enfant. C'est à partir de
récits d'enfants que M. KLEIN observe ce qu'elle nomme les
fantasmes de dévoration.
On
peut comprendre combien le nourrisson a besoin de son entourage pour
être constamment rassuré, sécurisé, compris et aidé pour devenir un être
humain à part entière.
Pour WINNICOTT, les fonctions de l'environnement de
l'enfant sont essentielles et peuvent permettre de prévenir des
distorsions précoces. L'environnement intervient dans la maturation
du Moi de l'enfant.
WINNICOTT
parle de la mère comme fonction de miroir au cours des premiers mois. Le
nourrisson se voit dans le visage de sa mère, comme en reflet. C'est à
partir du 3ème ou 4ème mois que l'enfant, en
fonction de l'environnement, va progressivement se différencier et
élaborer l'idée de la personne de la mère. |
L'importance de l'environnement de
l'enfant :
WINNICOTT
parle également de l'importance de la manière dont l'enfant est traité,
manipulé et soigné (le holding et le handling). Selon cet auteur, au
cours de cette période, le maintien physique de l'enfant par sa mère
conditionne la suite. Il inclut les soins quotidiens donnés au
nourrisson. Cette manière de s'occuper physiquement de son enfant doit
évoluer et de manière progressive, s'adapter au fur et à mesure en
fonction de l'âge de l'enfant. La manière de tenir, de manipuler de
soigner son enfant joue un rôle de protection contre toutes les
premières expériences du nourrisson souvent angoissantes, ressenties dès
le début de sa naissance. Angoisses inhérentes au vécu psychique du
corps en cours de développement, comme nous venons de le décrire.
Progressivement l'enfant va prendre conscience du monde qui l'entoure et
vers la fin de la première année, la mère va commencer à être perçue
dans sa totalité.
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Le stade anal : 2e et 3e années
|
La phase anale passive :
Le
stade anal suit directement le stade oral au moment de l'acquisition de
la propreté. C'est tout le travail de la maîtrise.
ABRAHAM divise également ce stade en deux sous-stades : la
phase anale passive et la phase anale active.
La
phase normale pour l'apprentissage des sphincters se situe entre 18
mois et 2 ans.
Au
cours de la phase anale passive, l'enfant est parvenu à un plus grand
développement neuromusculaire et la libido, qui provoquait la succion
ludique du stade oral, va à ce stade provoquer la rétention ludique des
fèces, (selles et urines).
L'enfant qui commence à se différencier, considère ses selles comme
une partie de lui-même. Il peut donc soit les expulser, soit les
retenir. Émettre ses excréments au moment où les adultes le demandent se
révèle être avec eux, une monnaie d'échange ou une récompense. Le
contraire équivaut à une punition ou une mésentente.
L'enfant découvre, à cette période, la notion de son pouvoir, de
sa propriété privée sur son propre corps, et du plaisir qu'il peut
apporter ou non à sa mère. Il possède encore une autre signification
importante. L'enfant le considère comme une partie de son corps
et pour lui s'en séparer est un effort, un cadeau donc, qu'il
fait à sa mère qui lui sert à prouver son attachement. Quand il le
refuse, il traduit son entêtement. L'enfant commence à être assez grand
pour repérer ce qui fait plaisir à sa mère. |
La phase anale passive :
Le
stade anal suit directement le stade oral au moment de l'acquisition de
la propreté. C'est tout le travail de la maîtrise.
ABRAHAM divise également ce stade en deux sous-stades : la
phase anale passive et la phase anale active.
La
phase normale pour l'apprentissage des sphincters se situe entre 18
mois et 2 ans.
Au
cours de la phase anale passive, l'enfant est parvenu à un plus grand
développement neuromusculaire et la libido, qui provoquait la succion
ludique du stade oral, va à ce stade provoquer la rétention ludique des
fèces, (selles et urines).
L'enfant qui commence à se différencier, considère ses selles comme
une partie de lui-même. Il peut donc soit les expulser, soit les
retenir. Émettre ses excréments au moment où les adultes le demandent se
révèle être avec eux, une monnaie d'échange ou une récompense. Le
contraire équivaut à une punition ou une mésentente.
L'enfant découvre, à cette période, la notion de son pouvoir, de
sa propriété privée sur son propre corps, et du plaisir qu'il peut
apporter ou non à sa mère. Il possède encore une autre signification
importante. L'enfant le considère comme une partie de son corps
et pour lui s'en séparer est un effort, un cadeau donc, qu'il
fait à sa mère qui lui sert à prouver son attachement. Quand il le
refuse, il traduit son entêtement. L'enfant commence à être assez grand
pour repérer ce qui fait plaisir à sa mère. |
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La période du « non » chez l'enfant :
Un
enfant entre 1 et 3 ans et qui ne cesse de dire non est un enfant
qui marche vers son identité propre. Cette phase dite «
d'opposition » marque une étape décisive de l'affirmation de soi.
Le bébé grandit et devient un enfant capable de dire à travers le «
non » : « je suis ». Cette étape va lui permettre de
poursuivre son existence en s'opposant à toute personne qui veut lui
imposer son désir.
Il
est fréquent, entre 1 et 3 ans, de se trouver devant un enfant qui va
dire non à tout ce que l'on va lui proposer. Il arrive un jour où il dit
non, puis ensuite où il dit non à tout.
C'est une étape importante pour l'enfant, d'affirmation de soi, et
difficile à vivre pour l'adulte, parents, éducateurs ou animateurs….
Cette période est décisive pour l'enfant qui marche ainsi vers son
identité propre.
Il
est en train de passer du stade de bébé, qui fait tout ce que sa maman
lui demande, parce qu'ils ne font qu'un (c'est la période fusionnelle)
au stade de l'enfant capable de commencer à penser par lui-même. C'est
sa façon à lui de dire « je suis » et, par la suite, il accédera
au « moi, je... »
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Comment réagir face à un enfant de cet âge qui s'oppose ?
La
patience est de rigueur. Il est inutile de se fâcher car
le petit enfant qui dit « non » changera d'avis quelques minutes plus
tard pour dire « oui ». En disant « non » l'enfant exprime davantage un
questionnement sur ce qu'il pense de ce qu'on lui demande. L'adulte n'a
donc pas intérêt à insister, car il ne s'agit pas d'un caprice
mais d'un processus fondamental. Si l'adulte souhaite avoir le dernier
mot, pour que l'enfant obéisse, la situation peut rapidement se bloquer.
L'enfant se sentira incompris, il obéira pour faire plaisir et
renoncera à son identité naissante. Pour faire plaisir, il peut
rester le bébé… Phénomène régulièrement observé.
Ce
n'est pas l'attitude à adopter, c'est aller à l'encontre de la
dynamique de vie qui pousse l'enfant à se séparer de l'adulte pour
devenir autonome. Un enfant en bonne santé est celui qui soutient
son opposition au désir de l'adulte.
Vers 2 ou 3 ans, l'intolérance à la frustration est
banale,
mais en grandissant l'enfant évolue sur le plan affectif et cognitif,
comme nous l'avons vu, et se montre capable d'utiliser le langage
progressivement et ce type de réaction va s'estomper peu à peu.
Nous ne devons pas oublier que chaque enfant est un sujet. Nous nous
devons de respecter son point de vue et de ne pas le forcer à adopter
notre propre position. Il est bien entendu que cette position s'entend
pour des situations où l'enfant ne se met pas en danger. |
Au-delà de 3 ans ?
(et un parfois
un peu avant)
Les
membres des équipes pédagogiques des ACM peuvent être confrontés à un
enfant qui dit non à tout. Difficilement gérable dans un groupe, il est
exigeant et veut tout commander. Il peut également entrer dans de
violentes colères si vous ne lui donnez pas satisfaction dans
l'immédiat. Il peut manifester son mécontentement par des réactions de
rage, des trépignements, des cris, une grande agitation s'il n'obtient
pas ce qu'il veut.
Si
l'intolérance à la frustration persiste au-delà de 5 ans, c'est plus
inquiétant, car la frustration est nécessaire au développement
psychoaffectif de l'enfant. Elle comporte un aspect structurant
indispensable.
Tout enfant a besoin de règles et de repères fermes pour se structurer.
Ils constitueront des limites qui lui signifieront ce qu'il peut faire
et ce qu'il ne peut pas faire.
Sans règles et sans repères, l'enfant se trouve seul face à des choix
qu'il n'est pas encore capable d'appréhender sans le soutien de
l'adulte qui le rassure. Ce comportement de toute puissance cache une
angoisse qui le pousse à toujours plus de provocation. Dire non à un
enfant lui permet de l'aider à grandir. (La frustration ça fait
grandir !)
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Au-delà de 3 ans ?
(et un parfois
un peu avant)
Les
membres des équipes pédagogiques des ACM peuvent être confrontés à un
enfant qui dit non à tout. Difficilement gérable dans un groupe, il est
exigeant et veut tout commander. Il peut également entrer dans de
violentes colères si vous ne lui donnez pas satisfaction dans
l'immédiat. Il peut manifester son mécontentement par des réactions de
rage, des trépignements, des cris, une grande agitation s'il n'obtient
pas ce qu'il veut.
Si
l'intolérance à la frustration persiste au-delà de 5 ans, c'est plus
inquiétant, car la frustration est nécessaire au développement
psychoaffectif de l'enfant. Elle comporte un aspect structurant
indispensable.
Tout enfant a besoin de règles et de repères fermes pour se structurer.
Ils constitueront des limites qui lui signifieront ce qu'il peut faire
et ce qu'il ne peut pas faire.
Sans règles et sans repères, l'enfant se trouve seul face à des choix
qu'il n'est pas encore capable d'appréhender sans le soutien de
l'adulte qui le rassure. Ce comportement de toute puissance cache une
angoisse qui le pousse à toujours plus de provocation. Dire non à un
enfant lui permet de l'aider à grandir. (La frustration ça fait
grandir !) |
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Le
complexe d'Œdipe
: période qui se situe
entre 4 et 7 ans |
Période de conflits d'ordre psychique :
Pour FREUD c'est un événement majeur dans le développement de la
personnalité de tout être humain. Beaucoup d'auteurs ont repris sa
théorie et son point de vue reste fondamental.
Cette période de conflits d'ordre psychique permet à l'enfant de se
construire, en s'identifiant aux images modèles masculins ou féminins
qui l'entourent et en particulier ses parents.
Son
rôle est fondamental en tant qu'organisateur central dans la
structuration de la personnalité. C'est un conflit qui structure le
groupe familial, ainsi que la société humaine tout entière. Il se
joue à trois. |
L'angoisse de castration :
La
reconnaissance de l'angoisse de castration marque l'entrée dans le stade
œdipien. Il amène le garçon à la crainte de perdre son pénis, et à la
fille au désir d'en acquérir un et prend son origine dans la
constatation de la différence des sexes.
Très schématiquement le garçon va déployer toutes ses ressources
libidinales, mais aussi agressives pour conquérir sa mère qui devient
l'objet de la pulsion sexuelle. Il va chercher à obtenir son amour, et à
travers diverses sublimations, son estime. Il va entrer en conflit avec
son père. L'enfant ressent des sentiments contradictoires à l'égard de
ses parents. Il est à la fois amoureux ou hostile.
Le
père est le rival, c'est une menace, mais en même temps le jeune garçon
cherche à l'imiter pour s'approprier toute sa puissance. L'enfant va à
la fois être en compétition agressive, mais aussi essayer de plaire à
son père.
La
fille, déçue de ne pas posséder l'objet de la toute-puissance, se
détourne vers le père. Elle va développer une haine jalouse, en même
temps chargée de culpabilité, vis-à-vis de sa mère.
Ces
jeux de séduction sont révélateurs de cette période, situation qui
évolue avec le temps et s'achève vers 7 ou 8 ans. C'est aux
parents d'essayer de faire comprendre à leur garçon qu'il ne peut
épouser sa mère et à leur fille qu'elle ne peut épouser son père.
Le
déclin du complexe d'Œdipe est marqué par le renoncement progressif des
choix objectaux. Par exemple, l'attirance du garçon pour sa mère va
progressivement être remplacée par des identifications (désir de
ressembler à quelqu'un ou imitation des caractéristiques du père).
Il
ne s'agit plus de détenir ou non la toute-puissance mais d'être comme
son père ou sa mère une femme ou un homme. |
Rôles et fonctions du complexe d'Œdipe
L'Œdipe est le point nodal autour duquel s'ordonnent le groupe familial
et la société tout entière. L'être humain est confronté pour la première
fois au phénomène social, et à travers l'interdit de l'inceste se
constitue l'instauration de la morale.
L'Œdipe est également le moment fondateur de la vie psychique : le
conflit œdipien participe à la constitution de la réalité de l'objet.
Ce
qui explique qu'au cours de cette période des enfants peuvent présenter
des mouvements anxio-dépressifs, des émergences phobiques par peur de
perdre l'amour du parent du même sexe, en raison de la rivalité qui
existe à ce stade.
Le
déclin de cette période va permettre à l'énergie libidinale de l'enfant
de trouver d'autres objets de satisfaction, notamment dans la
socialisation et dans l'investissement de ses processus intellectuels.
C'est à cet âge que l'enfant commence à se tourner vers le monde
extérieur, à se socialiser. Il va pouvoir se montrer capable de
ne plus se focaliser sur ses désirs mais sur ses acquisitions
(scolaires et) intellectuelles. La phase suivante est plus sereine. |
Comment réagir face à l'enfant au cours de cette période ?
Dans un séjour ou un accueil de loisirs, l'animateur ou l'animatrice (le
directeur ou la directrice) peut être identifié par l'enfant à un de ses
parents. Dans ce cas, très fréquent, il montrera les mêmes jeux de
séduction qu'il manifeste à ses parents.
L'animateur devra adopter des attitudes et des comportements
clairs. Il devra avoir une attitude sans ambiguïté qui amènera
l'enfant à maîtriser ses désirs et à accepter la frustration.
C'est une période où il est essentiel d'être cohérent dans ses attitudes
et ses comportements.
L'enfant a besoin de limites claires, leurs absences sont une source
d'angoisse, poser des interdits lui donnent des balises qui le
rassure et qui l'aide à grandir. L'absence de limites expose l'enfant à
l'illusion dangereuse de toute puissance. |
RAPPEL :
Le surmoi :
Il désigne la structure morale (conception du bien et du mal) et
judiciaire (capacité de récompense ou de punition) de notre psychisme.
Le moi :
aménage les conditions de satisfaction des pulsions en tenant compte des
exigences du réel (contraintes).
Le ça :
l’inconscient. |
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La période de latence :
entre
7 et 12 ans |
L'enfant et la relation au monde extérieur
La
période de latence se caractérise par une désexualisation
progressive des pensées et des comportements.
Les
buts pulsionnels sont déplacés vers des objectifs plus en relation avec
le monde qui l'entoure. L'enfant est prêt à s'investir dans les
apprentissages scolaires et autres (formels et non formels). Il est
attiré par des activités sociales plus larges et vers des lieux
différents où il trouvera, sur le plan relationnel, différents types de
besoins : l'école, les accueils collectifs de mineurs, les groupes
d'enfants, les clubs, le sports, etc.
À
cette période la personnalité montre une relative tendance
obsessionnelle, ce qui permet de faire accepter à l'enfant une
discipline plus précise et des rythmes réguliers. |
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L’adolescence |
L'acquisition de la maturité génitale
C'est une phase critique, car l'équilibre affectif précédemment acquis
est brusquement bouleversé par l'avènement de la maturité génitale.
L'équilibre acquis doit être profondément remanié.
C'est une période de conflits, de contradictions, parfois de désarroi
profond. |
Les facteurs de transformation :
-
Les facteurs biologiques : c'est la puberté… Faire face à un
nouveau corps.
-
Les facteurs socioculturels : l'adolescence à notre époque
est un phénomène social, elle est particulièrement longue, selon le
milieu socio-familial.
-
Sur le plan psychologique : l'enfant est amené à aménager de
nouvelles relations avec ses parents et à autrui, comme avec
lui-même et son propre corps : il y a une poussée pulsionnelle
intense, d'autres intérêts se manifestent, de nouveaux désirs
dans le domaine sexuel. Ils s'expriment par les rêveries, les rêves
et de nombreuses conduites satisfaisantes ou parfois réprimées. Un
jeune peut vivre ses désirs sexuels dans la honte et ne sera
pas à même de se donner les moyens de les satisfaire. Avant la
réalisation de désirs sexuels génitaux satisfaisants, il y a une
répression des désirs qui utilise des moyens divers, notamment
des régressions à des modalités de satisfactions
infantiles comme par exemple l'agressivité, la boulimie, le goût
pour la saleté, le désordre…
-
Les relations avec l'entourage : familial et extra familial
sont également mises à l'épreuve. La reviviscence du conflit œdipien
engendre une telle angoisse que l'adolescent se trouve tenté de
renier son attachement familial et de se soustraire à son emprise.
C'est à cette période que les conflits se manifestent. Il s'oppose,
contredit, provoque pour que l'adulte prenne lui-même l'initiative
de la rupture de liens affectifs qui l'inquiètent.
|
Définition de sa propre identité :
Les
remaniements physiques et affectifs que nous venons d'évoquer ne peuvent
que confronter l'adolescent à une série de questions anxieuses sur sa
propre identité : Qui suis-je ?
C'est à cette période que l'adolescent va passer du temps devant le
miroir, qu'il aura des soucis vestimentaires, qu'il tiendra un journal
ou entamera de longues discutions avec ses copains.
Progressivement, par de nouvelles identifications
(professeur, idole, chef politique, champion, animateur, directeur d’ACM,
etc.) l'adolescent va finir par se définir lui-même, par se connaître,
et progressivement avoir une image satisfaisante de lui-même.
Il
est clair que cette période fragilisante pour l'être humain est
génératrice d'angoisse, de malaise et de morosité. L'adulte devra être
vigilant à cette période car l'adolescent peut manifester sa souffrance
en développant des symptômes plus préoccupants tels que la dépression,
des comportements autodestructeurs (toxicomanie, tentative de suicide,
anorexie, etc.), des fugues, des actes violents de délinquance.
A
cette période les ACM et notamment les séjours peuvent servir de test à
une « nouvelle personnalité » pour mieux en définir les contours et es
limites. |
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Bibliographie :
-
Golse B. Le développement affectif et intellectuel de l'enfant.
Masson, Médecine et psychothérapie. Paris, 1994.
-
Piaget J. Psychologie et pédagogie. Folio Essais, 1990.
|
Voir aussi l'enfant et le jeu
| |
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Dernière mise à jour :
19/02/2019.
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